Dans nos sociétés contemporaines, marquées par l’omniprésence des technologies numériques, les jeunes sont quotidiennement exposés à une multitude d’écrans. Ces outils, s’ils offrent de nombreuses possibilités d’accès à l’information, modifient en profondeur les habitudes et les modes de vie. Dans ce contexte, la lecture apparaît parfois comme une pratique en déclin. Pourtant, elle conserve un rôle essentiel dans la formation intellectuelle, culturelle et personnelle de chacun. Il convient donc de s’interroger sur l’importance de la lecture à l’ère des écrans et sur les raisons qui doivent encourager les jeunes à préserver ce lien avec les livres.
Selon une étude publiée en 2016 par des chercheurs de l’Université de Yale (Yale University School of Public Health), les personnes qui lisent régulièrement des livres vivent en moyenne près de deux ans de plus que celles qui ne lisent pas du tout. D’abord, les auteurs estiment que la lecture stimule les capacités cognitives, développe l’empathie et contribue au maintien des facultés intellectuelles avec l’âge. Elle développe la concentration, la mémoire et la capacité d’analyse. Contrairement à la navigation rapide sur les écrans, qui entraîne souvent une dispersion de l’attention, la lecture engage une réflexion soutenue. Elle favorise également l’enrichissement du vocabulaire et l’acquisition de connaissances variées. Ainsi, lire contribue à structurer la pensée et à mieux exprimer ses idées.
Ensuite, la lecture joue un rôle déterminant dans la construction de soi. Elle permet de découvrir des univers multiples, de questionner ses valeurs et d’explorer ses émotions. En s’identifiant aux personnages ou en s’appropriant les idées d’un auteur, le lecteur nourrit sa sensibilité et forge sa personnalité.
Les limites d’une surexposition aux écrans.
Il est incontestable que les écrans offrent des ressources précieuses : actualités en temps réel, supports interactifs, plateformes éducatives. Cependant, une utilisation excessive présente des risques. La fatigue visuelle, la baisse de la capacité d’attention et l’isolement social sont des conséquences fréquemment observées chez les jeunes. De plus, l’habitude de consommer des contenus courts et fragmentés peut freiner l’aptitude à s’engager dans une lecture longue et approfondie.
Face à ces constats, la lecture des « livres papiers » se présente comme un moyen de préserver l’équilibre et de cultiver une relation plus saine à l’information.
Réconcilier lecture et nouvelles technologies.
Il n’est pas nécessaire d’opposer la lecture aux outils numériques. Bien au contraire, de nombreuses solutions existent pour concilier les deux. Les liseuses électroniques, les bibliothèques en ligne et les applications de lecture facilitent l’accès aux ouvrages et stimulent l’envie de lire. Il s’agit donc d’apprendre à utiliser ces technologies comme des leviers au service de la culture et de l’éducation, plutôt que comme des obstacles.
En définitive, la lecture demeure une pratique essentielle à l’épanouissement intellectuel et personnel des jeunes, même à l’ère des écrans. Elle est un rempart contre la superficialité, un moyen d’apprendre à penser par soi-même et une source inépuisable d’ouverture sur le monde. Encourager la lecture, c’est préparer une génération capable d’avoir un esprit critique, de la curiosité et du discernement. Il appartient donc à chacun, parents, enseignants, institutions, de promouvoir cette habitude précieuse, afin que la jeunesse d’aujourd’hui soit la mieux armée pour relever les défis de demain.